Il m'arrive d'écrire et je dessine aussi. Je vous partage un poème qui peut sembler triste, mais il ne l'est pas. Il se fait témoin d'un passage, celui de l'adulte qui avance en âge et accueille son rôle, prend sa place dans la grande danse de notre société, avec une nouvelle joie assumée. Capucine Clayton
Je vieillis
J'élève le O de l'Or de l'âge pour ne pas MOURIR
Ainsi, j'espère MÛRIR.
Je cherche ce chapeau de fête.
Celui du Pas Sage
qui me fait traverser l'Abîme,
sans que l'accent n'y tombe.
Ainsi, j'espère encore grandir,
pas de hauteur, mais plutôt de profondeur, de largeurs.
Ce large Paysage Sage
m'inspire, me contemple.
Et sans fougue, puisque la jeunesse l'a gardée,
je m'offre avec dans le cœur
la compréhension d'une autre dimension.
Un jour, je rejoindrai le fond.
A mon rythme, je descendrai,
de couches en couches plus profondes,
pour à un moment, totalement,
m'abandonner.
Je me fondrai à la Terre, à l'Univers
et serai pleinement redevenue Moi.
Aujourd'hui,
Je ressens ce temps de l'Offrande,
l'égo invité à s'assagir pour mieux servir.
Je médite.
Les choses sont autres.
Je ne les reconnais pas.
Tout est plus calme, mais où est la Joie ?
D'une autre tonalité, elle provient
du fond des âmes. Douce et assurée,
s'est mêlée de tristesses assumées.
Délicatement, se pose en moi
c'est sûr, j'ai vieilli.
J'élève le O de l'Or de l'âge pour encore grandir.
C'est sûr, je mûris.
Par Capucine Clayton